Les gens heureux n’ont pas besoin de consommer – le constat brutal du philosophe Serge Latouche
PAR : JIMENA O. sur pijamasurf.com
Dans une récente conférence à Pampelune, l’idéologue français de la décroissance, Serge Latouche, a exposé avec lucidité ses idées sur l’illusion d’une croissance infinie sur une planète finie et sa proposition d’une transformation vers une vision qualitative et non quantitative de la production.
Latouche dit que depuis la révolution industrielle l’idée que « demain est toujours mieux qu’aujourd’hui » et que « plus c’est toujours mieux » a été promue, dans la course irrésistible du progrès pour dominer la nature et accumuler les biens matériels. Cependant, cette croissance, théoriquement infinie, est devenue un concept pervers qui inclut la croissance des maladies, la pollution et l’empoisonnement sous la croyance que toute croissance est bonne. A juste titre Latouche voit dans la croissance une sorte de religion où la consommation est le rite de cette croyance.
Dans notre société « on croit que le produit intérieur brut » équivaut au bonheur, ce qui force forcément le citoyen à consommer davantage pour que le produit intérieur brut continue de croître et parce qu’il croit qu’en consommant il retrouvera ce bonheur mythique associé à la consommation objets et les modes de vie qu’ils représentent.
De son point de vue, « nous vivons engloutis par l’économie d’accumulation qui conduit à la frustration et à vouloir ce que nous n’avons pas et dont nous n’avons même pas besoin », ce qui, dit-il, conduit à des états de malheur. « Nous avons détecté une augmentation des suicides en France chez les enfants », a-t-il ajouté, pour évoquer plus tard l’octroi par les banques de crédits à la consommation à des personnes sans salaire ni patrimoine, comme cela s’est produit aux Etats-Unis au début de la crise économique mondiale. . Pour le professeur Latouche, « les gens heureux ne consomment généralement pas ».
Pour tout cela, Latouche pense qu’éventuellement le système capitaliste s’effondrera de manière traumatisante.